Grégoire Rousseau a un tout petit domaine à l’extrême ouest du Périgord, à la limite avec les Côtes de Castillon bordelaise. Il pourrait revendiquer l’appellation Bergerac, mais ne le souhaite pas pour deux raisons : la première est celle d’un esthète : Bergerac, ça sonne moins « vacances, soleil et bien manger » que le Périgord, qui fait rêver le monde entier ! Mais surtout, l’image des vins de Bergerac est celle de vins durs, tanniques, austères et puissants. Tout l’inverse de ce que cherche à faire Grégoire avec ses vins si pleins de fruit, de vie et de minéralité ! Au revoir l’AOC Bergerac, bonjour IGP Périgord donc ! S’il fallait décerner une palme du vigneron malchanceux ces dernières années, Grégoire ne serait pas loin de la remporter : gel, grêle, intempéries diverses, les années 2015-2019 ne l’ont pas épargné et c’est donc toujours un plaisir que de retrouver ses vins ! D’autant que, même les années fastes, on ne transige pas avec la qualité et les faibles rendements chez Coquelicot ! Le Merlot, le Cabernet-Franc et le Sémillon sont travaillés en bio extrêmement poussé, avec enherbement des vignes, rognage minimal, traitements ultra-limités… Ici, on respire la vie et la biodiversité, d’autant que le Domaine a la chance d’être implanté dans un secteur de polyculture où les vignes ne forment pas un océan ininterrompu. Au chai, la même logique prévaut : le moins d’interventions possibles. Si Grégoire est revenu sur les extrêmes d’il y a quelques années qui avaient produit quelques accidents, il n’ajoute pour autant rien dans ses vins, à part un soupçon de soufre si cela se révèle nécessaire. Les vins ont un profil éclatant, au fruité délicat, à la grande profondeur et à la belle densité, pouvant même atteindre pour la cuvée Fusain un degré de minéralité extrêmement rare sur des vins rouges. Un des Domaines « pilier » de la Cave